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Marrakech veut devenir une plaque tournante pour l'art africain contemporain alors que les plans des musées se relancent aux côtés de la foire 1:54

Le musée d'art contemporain africain Al Maaden tiendra une "ouverture internationale" en février

Le Musée d'Art Contemporain Africain Al Maaden à Marrakech Ⓒ Simo Drissi

Un musée privé à Marrakech est prévu d'ouvrir ses portes l'année prochaine, coïncidant avec l'ouverture de la première foire d'art contemporain africain 1:54, dans le but d'attirer l'attention internationale sur la scène artistique marocaine. Le Musée d'Art Contemporain Africain Al Maaden (Macaal), situé à la périphérie de la capitale, a été inauguré en novembre 2016 lors de la conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP22) dans ce qu'il décrit comme un "lancement local" et invitera les invités internationaux le 24 février pour voir sa programmation.

"Touria El Glaoui, la directrice du salon 1:54, et moi-même nous sommes associés pour lancer nos deux initiatives en même temps afin de garantir un impact maximum sur le monde de l'art international", déclare Othman Lazraq, président de Macaal. Le musée à but non lucratif est financé par Othmane et son père Alami Lazraq, nommé par Forbes comme l'un des hommes les plus riches d'Afrique, qui dirigent ensemble la société de développement immobilier Groupe Alliances, le plus grand constructeur d'hôtels au Maroc. Le projet du musée fait partie de la Fondation Alliances de la société.

Retour à l'authenticité de Sammy Baloji, vue de la Pagode du Président Mobutu, N'sele, Kinshasa Photo-archive du Docteur Fourche pris, vers 1935 (2013) Ⓒ www.macaal.org

Macaal relancera avec deux nouvelles expositions. Une exposition de groupe intitulée Africa Is No Island (du 24 février au 24 août 2018) présentera une quarantaine d'artistes du continent et de sa diaspora, en partie choisis dans la collection permanente de la Fondation Alliances. Selon une déclaration, l'exposition vise à «placer l'art marocain dans le contexte plus large de la diaspora africaine et à mettre en lumière les divers échanges culturels entre les pays». L'exposition comprendra des œuvres de l'artiste congolais Sammy Baloji, du photographe italien Nicola Lo Calzo et de la photographe marocaine acclamée Leila Alaoui, décédée à la suite d'une attaque terroriste au Burkina Faso l'année dernière. Le spectacle a été organisé par des conservateurs de l'association Afrique in Visu, basée à Paris, qui se concentre sur la photographie en Afrique.

La deuxième exposition sera présentée à long terme et donnera un aperçu du travail de la collection de la fondation, qui a été amassé par Alami Lazraq au cours des 40 dernières années. Sa collection, initialement centrée sur l'art marocain moderne et contemporain, a été étendue à l'art du reste du continent depuis qu'Othmane a rejoint la fondation de son père il y a sept ans. La collection contient des œuvres d'artistes africains tels que Joël Andrianomearisoa, Serge Attukwei Clottey et Abdoulaye Konaté et Chéri Samba ainsi que des artistes du Maghreb, dont Farid Belkahia, Meriem Bouderbala et Moataz Nasr. "C'est un dialogue entre artistes établis et émergents. La collection comprend une variété de médias tels que l'art numérique, la peinture et la sculpture », explique Othmane.

Hicham Benohoud dans la série La salle de classe (1994-2002). Une partie de l'exposition Africa Is No Island au Musée d'Art Contemporain Africain Al Maaden, Marrakech, 24 février-24 août 2018 Ⓒ www.macaal.org

La foire bi-annuelle 1:54, qui tire son nom des 54 pays qui composent le continent africain, lancera également sa première édition africaine à Marrakech en février prochain. L'expansion suit des foires réussies à Londres et à New York. El Glaoui, d'origine marocaine, affirme qu'elle a choisi le Maroc pour accueillir la foire car elle possède "l'une des scènes artistiques les plus dynamiques du continent". Elle avait d'abord espéré que la foire coïnciderait avec la Biennale de Marrakech, mais la septième édition de l'exposition a été annulée cette année en raison du manque de fonds. "La foire entrera culturellement en 2018, alors que la biennale s'organise pour un retour en 2020", explique El Glaoui.

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